La dernière sirène
Rony, Noëlle, Xavier... Parfois, ici, des textes que Fabrice a écrit avec ce talent inimitable qui était le sien. Depuis quelques jours, les commentaires sur son blog sont fermés. Sans doute qu'un jour il disparaitra de la blogosphère. Je ne sais pas comment faire pour qu'il en soit autrement. Je ne sais pas s'il est possible de toujours conserver un blog quand son auteur ne publie plus. Je suis nulle en informatique ! De temps en temps, je mettrai donc ici un peu de Lui...
Que reste-t-il à faire ?
De ces jours de ces nuits qui traînent
Ces printemps ces hivers
Cette vie au visage blême...
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La lippe farineuse et l'œil de verre
L'haleine verrouillée d'un porte-flingue
Un coude vieilli vissé sur le zinc
Le cap-hornier reste planté en terre.
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Que reste-t-il à dire ?
Sur ces amours qui se bousculent
Ces naufragés du rire
Ce temps qui se désarticule...
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La bouche fardée la langue chargée
Le vocable attardé d'un légionnaire
La botte déchaussée de l'étrier
Le chevalier reste le pied à terre.
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Que reste-t-il à voir ?
De ces chefs-d'œuvre en péril
Ces embryons d'espoir
Cette joie qui n'est qu'un babil...
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Se fermer les yeux, n'entendre que l'eau
Ces flots qui lavent de toute la haine
Se laisser guider comme un vieux radeau
Dormir près de sa dernière sirène.
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Fabrice. Le 04/06/2012